Aujourd’hui, ça va parler de l'avantage qu'ont les auteur.es auto-édités sur les maisons d'édition et du point commun entre Gaston Gallimard, Robert Laffont et Ernest Flammarion.
SOMMAIRE :
1- 💪 Ce que les auto-édités (AE pour les intimes) ont à apprendre aux maisons d'édition
2- 👨👦👦 Quel est le point commun entre Gaston Gallimard, Robert Laffont et Albin Michel ?
1- 💪 Ce que les auto-édités (AE pour les intimes) ont à apprendre aux maisons d'édition
L’esprit d’innover, de tester, d’entreprendre.
Et ce n’est pas une critique vis-à-vis des (grandes) maisons d’édition, mais d’un fait.
La fonction publique - qui compte 5.7 millions d’agents - est même qualifiée de mammouth administratif pour illustrer sa lenteur. Cette rigidité s’applique aussi aux grandes entreprises comme les grandes maisons d’édition. Plus il y a de monde, plus il y a d’échelons hiérarchiques, plus on allonge les délais entre une nouvelle idée, l’étude de sa faisabilité et sa mise en oeuvre. J’ai travaillé dans les services ressources humaines et deux grandes entreprises ET dans la fonction publique, alors crois-moi, je sais de quoi je parle.
À l’inverse, les petites entreprises et les solo-entrepreneurs comme les auteur.es auto-édités ne sont pas freinés par tout un ensemble de processus, hiérarchie et habitudes.
Où est-ce que je veux en venir ?
Il y a une idée reçue qui circule dans l’univers des maisons d’édition : "il ne faut pas publier le même auteur “trop souvent” sinon, les lecteurs n’achèteront pas tous ses livres."
La notion de “trop souvent” ne fait pas consensus mais à titre d’exemple, Amélie Nothomb publie un roman par an, ce qui lui est régulièrement reproché. Elle est considérée comme une autrice prolifique.
Les AE sont souvent bien plus prolifiques, en particulier ceux qui ont fait de l'écriture leur métier à temps plein. Il n'est pas rare d'en voir publier entre quatre et six romans par an pour réussir à vivre de l'écriture. C'est bien plus que ce que font les maisons d'édition. La reine dans le domaine, c'est évidemment Jupiter Phaeton qui écrit et publie plus vite que son ombre. Elle en a même fait un article.
Jupiter explique qu’elle est allée jusqu’à publier deux romans par mois dans sa niche (Fantasy et Urban fantasy), soit 24 romans par an. Elle a fait le constat que c’était trop puisqu’elle entrait en compétition avec ses propres romans. En effet, à partir de deux romans par mois, elle a constaté que certains de ses lecteurs n’avaient pas le temps de suivre son rythme de publication. Par conséquent, ils n’achetaient pas tous ses livres.
Après cette expérience, Jupiter a trouvé son rythme optimal en matière de ventes et donc de revenus grâce à ses romans : un roman par mois, soit douze par an.
Je ne connais pas une seule maison d’édition qui ait tenté l’expérience de publier 12 romans du même auteur sur une année, qui plus est dans le même genre. Pourtant, ce sont ces maisons d'édition qui considèrent qu'il ne faut pas publier "trop" souvent. Cette idée est-elle alimentée par des faits, où est-ce simplement une déduction faite de manière instinctive ?
Le pouvoir des auto-édités
Les auto-édités ont donc l’avantage de pouvoir tester des choses, bien plus facilement et rapidement, que les maisons d’éditions. Un AE qui travaille seul ou avec une petite équipe est bien plus agile pour essayer une nouvelle stratégie, ici un nouveau rythme de publication, analyser et adapter en conséquences.
À l’inverse, cela demande beaucoup trop d’efforts à une grande maison d’édition, en matière de ressources, de tester ces innovations. Elles préfèrent assurer leurs arrières et concentrer leurs efforts sur ce qui fonctionne déjà pour elles.
N’hésite donc pas à tester, à sortir des sentiers battus, que tu souhaites t’auto-éditer ou non d’ailleurs. Ça peut concerner ton genre d’écriture : tu peux t’essayer aux genres hybrides. Ça peut concerner ta communication pour parler de tes romans, de tes projets en cours. Tu peux te permettre d’innover, de tester beaucoup de choses. Il te sera facile et rapide de rectifier le tir ensuite. Alors ne te laisse pas enfermer dans des idées reçues qui nous viennent du milieu éditorial classique ou d’ailleurs. Des croyances qui, parfois, ne sont même pas étayées par des faits...
EXPÉRIMENTE. C’est en acquérant de l’expérience qu’on gagne en compétences, qu’on apprend à connaitre son marché, et qu'on atteint ses objectifs.
2- 👨👦👦 Quel est le point commun entre Gaston Gallimard, Robert Laffont et Albin Michel ?
Mis à part le fait qu’ils soient les fondateurs des plus grandes maisons d’édition en France ? Eh bien, c’est qu’ils n’avaient aucune “légitimité” pour le faire.
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Gaston Gallimard a arrêté ses études après son baccalauréat en 1898. Par la suite, il devient le secrétaire de l’écrivain Robert de Flers. Il fonde les éditions Gallimard en 1911.
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Robert Laffont étudie à HEC et obtient une Licence en droit. Il fonde les éditions Robert Laffont à 24 ans.
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Albin Michel échoue au baccalauréat. Heureusement pour lui, son père est ami avec Ernest Flammarion. Albin devient vendeur dans une librairie Flammarion. Plus tard, il propose de s’associer avec Flammarion, ça lui est refusé. Il s’en va et fonde sa propre maison d’édition, les éditions Albin Michel.
La police de la légitimité, ça n’existe pas. La légitimité commence par soi-même. Ces éditeurs sont devenus légitimes en publiant beaucoup d’auteurs, et parmi eux, quelques auteurs à succès. C’est en forgeant qu’on devient forgeron ? C’est en éditant qu’on devient éditeur, c’est en écrivant qu’on devient écrivain.