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Ces 6 erreurs qui rendent tes dialogues irréalistes

Tu t’es rendu compte ou pire, on t’as annoncé que tes dialogues n’étaient pas réalistes du tout ? Alors que tu as travaillé dur pour connaître tes personnages, pour les caractériser, pour leur donner une personnalité et une voix unique ? Ça arrive malheureusement. 😔


Or, pour que les lecteurs aient envie de poursuivre leur lecture et continuer à suivre les aventures de tes personnages, il faut faire attention à certains écueils. ❌


Il est tout à fait possible d'enrichir tes dialogues pour les rendre naturels ; je te propose donc de passer en revue les 6 écueils à ne plus commettre pour écrire de bons dialogues. Mission : apprendre de tes erreurs et transformer tes dialogues pour les rendre réalistes et percutants. 💬


Une femme écrit des dialogues sur un carnet.

SOMMAIRE :

  1. La différence entre un dialogue réaliste et une conversation dans la réalité

  2. Les caractéristiques d'un bon dialogue

  3. Les 6 écueils à éviter dans tes dialogues

  4. Les 4 règles à connaître selon Robert Mc Kee


 

1. LA DIFFÉRENCE ENTRE UN DIALOGUE RÉALISTE ET UNE CONVERSATION DANS LA RÉALITÉ


🧐 Commençons par un mini-point philosophique mais essentiel : un bon dialogue donne l’illusion de la réalité mais ne l’est pas.


On retrouve d’ailleurs le même phénomène dans le dessin.🖌️Pour donner une impression de perspective, on va utiliser un point de fuite et dessiner des traits géométriques en direction de ce point. La réalité n’est pas comme ça mais ce procédé permet de rendre la réalité. C’est une illusion du vrai, sans en être.

C’est une différence fondamentale à comprendre pour rédiger de bons dialogues.


💬 Si tu t’amuses à écouter des conversations autour de toi, tu te rendras vite compte que dans la réalité, nous ne prononçons presque jamais les négations, que nous mâchons nos mots, que nous nous répétons souvent et que nos discussions n’ont pas toujours de sens. Elles manquent même souvent de profondeur. 😵


Si tu rédigeais des dialogues exactement comme des conversations entendues dans la réalité, ça rendrait quelque chose de très désagréable à lire, voire même d'incompréhensible par moments. 🤯


Pour donner du réalisme, il est évidemment possible de jouer avec la ponctuation, la grammaire ou les différents niveaux de langage. Cependant, ils doivent être justement dosés : suffisamment pour donner l’information au lecteur que le personnage est issu d'un milieu défavorisé par exemple, mais pas trop non plus pour ne pas gêner la fluidité de la lecture.


 

2. LES CARACTÉRISTIQUES D'UN BON DIALOGUE


📢 La voix d’un personnage sonne vraie quand elle est plausible par rapport :

  • à sa psychologie ;

  • à son âge ;

  • à sa personnalité ;

  • et à sa nature.


Par conséquent, un bon dialogue dois paraître spontané et naturel entre plusieurs personnages.

Pour que les dialogues reflètent de la cohérence en plus du réalisme, garde en tête que :

  • les paroles doivent être en accord avec les actions : un personnage très timide ne peut pas parler avec assurance (ou en tout cas pas avant que ses aventures l’aient fait évoluer vers ce nouveau trait de caractère) ;

  • les dialogues doivent exprimer, de manière directe ou indirecte les désirs et les motivations des personnages : si un personnage est motivé par l’appât du gain, cela doit transparaître dans ses paroles.

 

3. LES 6 ÉCUEILS À ÉVITER DANS TES DIALOGUES


Je te propose d'aborder six écueils que j'ai souvent vus dans mes bêta-lectures.  📚



LES PHRASES TOUTES FAÎTES CAR TOUT LE MONDE PEUT LES DIRE


“Démarrer en trombe”, “Se déplacer à la vitesse de l’éclair” “Se noyer dans un regard”.


Plus les expressions communes sont nombreuses, plus ton roman perd en originalité, plus tu perds ton style. La voix d’un écrivain compte beaucoup, autant que celle de ses personnages. 🗣 Ta manière de raconter des histoires est unique, sauf si tu abuses des phrases toutes faîtes...


J’apporte une nuance, il est évidemment possible d’en mettre. Une expression en particulier peut représenter la signature d’un des personnages. Cependant, choisis tes expressions à conserver en conscience.


Tu verras que quand tu retravailleras ton premier jet, tu trouveras de nombreuses expressions toutes faîtes. Essaie de trouver des alternatives, autant que possible. Éric-Emmannuel Schmitt conseille même aux auteurs et aux autrices de créer leurs propres expressions.



LES INVRAISEMBLANCES


Ce sont les dialogues qui n’existent que pour donner une information au lecteur mais que les personnages connaissent déjà. Ce sont (souvent) les dialogues de début de roman où les personnages rappellent leur âge, ou leur filiation alors qu’ils sont de la même famille…



LE DIALOGUE TROP ÉMOTIF


😭  Dans la vraie vie, peu de personnes sont suffisamment à l’aise pour partager leurs émotions à n’importe qui, et encore moins sont capables d’analyser leurs émotions au moment où elles les vivent.


Ça peut arriver, mais pas pour tous les personnages, et pas à chaque dialogue. Il faut bien doser, et le faire au bon moment pour faire ressortir un dialogue en particulier, qui représente alors une scène pivot dans l'histoire.


Si l’émotion transmise dans le dialogue est trop forte par rapport à la situation, le lecteur aura l’impression que le personnage dramatise ou que l’auteur en fait trop. Des phrases violentes, beaucoup d'adjectifs, des scènes excessives, des insultes, des implorations, de la violence, du mélodrame. Cela peut donner l’impression que le personnage ne maîtrise pas ses émotions. À moins que ce ne soit volontaire, mieux vaut ajuster les émotions du personnage à la situation.



LE DISCOURS TROP SAVANT


C’est quand l’auteur prend tout à coup la place de ses personnages en leur faisant dire quelque chose, à l’intention du lecteur, et qui n’est pas naturel chez eux.


Ces dialogues sont souvent en lien avec le thème du roman, et c’est souvent le message que l’auteur souhaite faire passer. Le problème, ce n’est pas de vouloir faire passer un message. Au contraire, c’est une partie intégrante du thème d’un roman.


Le problème, c’est quand c’est fait sans subtilité et que ça manque de réalisme. Le lecteur ressent la voix de l’auteur à la place de celle du personnage, et ça tombe comme un cheveu sur la soupe. C’est par exemple le monologue d’un personnage sur le réchauffement climatique et l’inaction des représentants étatiques. On tombe ici dans le “tell” alors qu’il faut privilégier le “show”.



LE DISCOURS TROP PERCEPTIF


C’est le cas du personnage qui a beaucoup trop conscience de lui-même.🧠 Il est capable de s’auto-analyser : ses défauts, ses qualités et même ce qu’il doit changer chez lui pour trouver le bonheur.


C’est parce que l’auteur connait bien ses personnages et a envie de tout dire d’eux dans son roman qu’il commet cet écueil. Néanmoins, la plupart des informations qu’il détient sur ses personnages ne sont là que pour lui permettre de mieux les cerner et de les caractériser correctement. La totalité de ces informations n’ont pas vocation à être transmises au lecteur, même si c’est tentant de fournir tous ces petits détails qu’on a mis du temps à établir…



LE LANGAGE OSTENTATOIRE


C’est le problème de vouloir trop bien faire. Chaque mot a été posé par l’auteur et on en perd le naturel. “Oh ! Quelle jolie fleur ! Et la vue de ce jardin m’enchante ! “. Ce qui peut passer pour réaliste de la part d'une jeune fille sortie tout droit des romans de Jane Austen, ne l'est plus du tout dans le discours d'une jeune fille vivant au XXIème siècle.


 

4. LES 4 RÈGLES À CONNAÎTRE SELON ROBERT MC KEE


  • Plus un personnage est émotif, plus il utilise des mots courts et des phrases brèves. Inversement, plus il est rationnel, plus ses phrases et ses mots sont longs.

  • Plus un personnage est actif et direct, plus il utilise des mots courts et des phrases brèves. Inversement, plus il est passif et réfléchi, plus ses phrases et ses mots sont longs.

  • Plus un personnage est intelligent, plus ses phrases sont complexes. Inversement, moins il l’est, plus ses phrases sont courtes.

  • Plus un personnage est cultivé, plus son vocabulaire est riche et plus les mots qu’il emploie sont longs. Inversement, s’il l’est moins, il utilisera des mots plus courts et un vocabulaire limité.

Oui je sais, ce n’est pas comme ça dans la réalité. Mais souviens-toi, un dialogue réaliste donne l’illusion du réel, il ne l’est pas (c’est le premier point de cet article).


 

Voilà, tu sais tout ! Je pense qu’avec ces pistes de réflexion 🤔, tu as de quoi retravailler tes dialogues. Ce travail va te demander du temps mais comme tous les éléments qui constituent ton roman, au même titre que l’intrigue et l’univers. Tu as aussi besoin des dialogues pour amener les lecteurs à te suivre dans ton histoire. Toute l’énergie ⚡ que tu consacres à améliorer tes dialogues boostera tout ton roman et les prochains car ce qui est acquis, est acquis !

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